L’ONG Amnesty International a publié ce jeudi un rapport dans lequel elle dénonce les violations des droits humains des migrants interceptés en Méditerranée et envoyés en prison en Libye, avec l’aide «honteuse» des Européens.
Dans son rapport, Amnesty International dénonce le retour forcé de migrants vers la Libye, où ils sont enfermés dans des centres de détention, dans des conditions très dures, et où des violences sont commises en toute impunité.
L’ONG affirme que, fin 2020, la Direction libyenne de lutte contre les migrations illégales (DCIM), qui dépend du ministère de l’Intérieur, a légitimé ces violations des droits humains en prenant le contrôle de deux centres de détention gérés par des milices, où des centaines de réfugiés et de migrants ont fait l’objet de disparitions forcées ces dernières années.
Dans l’un de ces centres, des témoins ont fait état de viols sur des femmes par des gardiens qui les forçaient à avoir des relations sexuelles «en échange de nourriture ou de leur liberté».
Depuis l’éviction de l’ancien régime libyen de Mouammar Kadhafi en 2011, les agences de l’ONU et les ONG dénoncent régulièrement les violations des droits humains des migrants clandestins de passage dans ce pays e, attendant l’occasion de rejoindre l’Europe en traversant la mer, souvent au péril de leur vie.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé hier mercredi qu’au moins 1.146 migrants sont morts en mer au cours du premier trimestre 2021. En 2020, 513 avaient péri au cours de la même période.
Depuis 2017, l’Union européenne a passé plusieurs accords avec la Libye afin de contenir l’arrivée de migrants sur les côtes européennes. Les ONG et les associations humanitaires ont vivement dénoncé ces accords qui, selon elles, «ont contribué à maintenir un système de détention arbitraire» en Libye.