Le dernier numéro du quotidien de Hong Kong critique du pouvoir chinois Apple Daily s’est arraché aujourd’hui dans les kiosques. Le journal avait annoncé hier sa fermeture, après 26 ans d’existence, en raison des pressions croissantes des autorités qui se retranchent derrière une loi sur la sécurité nationale promulguée par Pékin il y a un an.
En plus du coup porté aux libertés dont jouissait l’ancienne colonie britannique qu’elle représente, la fermeture d’Apple Daily s’accompagne de la perte d’un millier d’emplois, dont ceux de 700 journalistes. Elle intervient après que cette législation drastique destinée à éradiquer toute dissidence à Hong Kong ait été imposée en juin 2020. A terme, cela pourrait conduire certains médias internationaux à y remettre en cause leur présence.
Apple Daily qui, soutenait sans complexe le mouvement hongkongais pour la démocratie, avait fait l’objet de plusieurs actions des autorités depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale.
Une vaste opération avait été menée le 17 juin contre ce quotidien que les autorités entendaient depuis longtemps réduire au silence. Plus de 500 policiers avaient débarqué dans la salle de rédaction pour procéder à une perquisition. Ils avaient arrêté cinq de ses dirigeants en raison d’une série d’articles qui, selon la police, appelaient à de sanctions internationales contre la Chine.
Le rédacteur en chef d’Apple Daily Ryan Law et son directeur général Cheung Kim-hung avaient été officiellement inculpés le 18 juin de collusion avec une puissance étrangère. Ils sont depuis détenus et encourent la prison à vie.
Les autorités, invoquant la nouvelle loi sur la sécurité nationale, ont également gelé environ deux millions d’euros d’actifs, empêchant le quotidien, fondé en 1995 par le magnat de la presse Jimmy Lai, actuellement en détention pour son implication dans des manifestations en 2019 en faveur de la démocratie, de poursuivre ses activités.