Le ministère marocain des Affaires étrangères a assuré ce lundi, que la crise diplomatique qui a éclaté entre le Maroc et l’Espagne, au lendemain de l’accueil le 18 avril du chef du Polisario Brahim Ghali à Logroño, est plus profonde que ne laissent entendre les dirigeants et les médias ibériques.
Dans une déclaration à la veille de la comparution ce mardi, du criminel de guerre Brahim Ghali devant la justice espagnole, le ministère marocain des Affaires étrangères souligne que cette comparution ne «constitue pas le fond de la crise grave» que traversent les relations entre les deux voisins, mais elle «vient montrer le vrai visage» du Polisario, tout en confirmant «ce que le Maroc avait dit dès le début» sur son arrivée en Espagne «de manière frauduleuse et occulte».
Pour Rabat, le «fond du problème est une question de confiance brisée entre partenaires» et une «question d’arrière-pensées espagnoles hostiles au sujet du Sahara, cause sacrée de l’ensemble du peuple marocain». C’est aussi «une histoire de confiance et de respect mutuel rompus entre le Maroc et l’Espagne», soutient le Département marocain, estimant que «c’est un test pour la fiabilité du partenariat entre le Maroc et l’Espagne».
Le département marocain a rappelé au passage les efforts inestimables accomplis par le Maroc avec son partenaire espagnol notamment en matière de lutte contre l’immigration clandestine, le trafic de drogue, les attentats terroristes et les échanges avec les services de renseignement ibérique en matière de sécurité.
C’est pour ces rasions, ajoute le ministère, que «les attentes légitimes du Maroc se situent au-delà» et «commencent par une clarification, sans ambiguïté, par l’Espagne de ses choix, de ses décisions et de ses positions».
Car la crise actuelle entre le Maroc et l’Espagne, souligné la déclaration, a «dévoilé les attitudes hostiles et les stratégies nuisibles de l’Espagne à l’égard de la question du Sahara Marocain» et «a révélé les connivences de notre voisin du Nord avec les adversaires du royaume (le Polisario et l’Algérie – NDLR) pour porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc».
Le Département marocain estime par ailleurs, que «’on ne peut pas combattre le séparatisme chez soi et l’encourager chez son voisin», rappelant à ce titre, que «la politique du Maroc envers l’Espagne a toujours été limpide» et Rabat a toujours soutenu le gouvernement espagnol face aux revendications indépendantistes des Catalans.
Le Maroc est donc «en droit de n’attendre pas moins de l’Espagne. C’est le principe même d’un partenariat authentique», souligne le ministère marocain, avant de conclure «le Maroc n’a, du reste et de toute évidence, aucun problème avec le peuple espagnol, ses citoyens, ses opérateurs économiques, ses acteurs culturels et ses touristes, qui sont accueillis chaleureusement en amis et en voisins au Maroc».