Le tribunal de l’Audience nationale espagnole, chargé notamment des affaires de terrorisme, a condamné ce jeudi trois membres d’une cellule djihadiste responsable de double-attentat commis en août 2017 à Barcelone et à Cambrils, faisant 16 morts et plus de 100 blessés, à des peines de 53, 46 et 8 ans de prison.
Jugés pour appartenance à cette cellule, Mohamed Houli Chemlal et Driss Oukabir, ont été condamnés par le tribunal respectivement à 53 ans et demi et à 46 ans de prison, alors que le parquet avait requis 41 et 36 ans à leur encontre. Le jugement est tombé après l’audition de plus de 200 témoins entre novembre 2020 et février 2021 dans le cadre de cette affaire.
Leur peine effective, d’après le tribunal, ne devrait cependant pas dépasser 20 ans. Dans le cas de Saïd Ben Iazza, le tribunal a suivi le parquet en le condamnant à 8 ans de prison pour avoir prêté un véhicule et des papiers aux assaillants.
Le 17 août 2017, une camionnette-bélier avait foncé sur les passants sur la célèbre avenue des Ramblas à Barcelone, tuant 14 personnes, en majorité des touristes étrangers. Dans sa fuite, le chauffeur avait assassiné une autre personne pour lui voler sa voiture avant de s’enfuir.
Quelques heures plus tard, cinq autres membres de la cellule avaient renversé plusieurs personnes avec un véhicule sur le front de mer de la petite station balnéaire de Cambrils, à 100 kilomètres plus au sud, avant de poignarder mortellement une femme.
Les six auteurs de ces deux attaques, qui avaient été revendiquées par l’organisation Etat islamique, tous des marocains, étaient tombés sous les balles de la police.
L’Espagne, qui a été touchée le 11 mars 2004 par l’attaque djihadiste la plus sanglante d’Europe quand des engins ont explosé à bord de quatre trains de la banlieue dans la gare madrilène d’Atocha, faisant 191 mors et environ 2.000 blessés, n’a pas subi de nouvelle attaque terroriste depuis ces attentats de 2017 en Catalogne. Mais de nombreux experts estiment qu’elle reste dans le viseur de l’islam radical.