Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a mis en garde lors d’une conférence de presse, les grandes puissances occidentales qui critiquent le développement de l’activité militaire de son pays en Arctique, une zone très stratégique et de plus en plus disputée, rappelant que ces terres appartiennent à la Russie.
Pour le chef de la diplomatie russe, l’Arctique est la zone d’influence de la Russie et Moscou a le droit de la défendre, ce qui n’est pas le cas pour l’OTAN, dont la présence dans cette zone est défendue par des voisins de la Russie comme la Norvège.
Ces déclarations ont été faites alors que le Conseil de l’Arctique, qui regroupe la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège et l’Islande, se réunit à Reykjavik, en Islande.
Sergueï Lavrov a notamment défendu la relance de rencontres régulières entre les chefs des états-majors des pays membres du Conseil afin de « faire baisser les risques sur le plan militaire ».
Les immenses ressources de l’Arctique, minerais, pétrole, gaz, sont de plus en plus accessibles sous l’effet du changement climatique. Le président Vladimir Poutine veut également développer la voie maritime le long des côtes nord de la Russie pour relier l’Europe à l’Asie et concurrencer le Canal de Suez. La zone est donc devenue le théâtre de tensions géopolitiques croissantes, notamment entre Moscou et Washington allié aux pays scandinaves.
La Russie a rouvert et modernisé plusieurs bases et aérodromes abandonnés en Arctique depuis la fin de l’époque soviétique. Elle y a aussi déployé ses systèmes de défense anti-aérienne dernier cri S-400. En mars dernier, elle a multiplié les manœuvres militaires dans la région, avec notamment des sous-marins, des simulations de destructions d’avion, des ravitaillemetns en vol et des neutralisations d’attaques de drones.
De leur côté, les Etats-Unis ont envoyé en février des bombardiers stratégiques s’entraîner en Norvège et déployé l’année dernière des navires en mer de Barents, dans la zone économique exclusive de la Russie, suscitant les protestations de Moscou.