La justice israélienne a annoncé hier dimanche le report d’une audience de la Cour suprême qui devait trancher ce lundi sur le sort de familles palestiniennes menacées d’être délogées par des colons israéliens à Jérusalem-Est. Ce dossier est à l’origine des manifestations ayant fait plus de 300 blessés ces derniers jours.
Dans un communiqué, le ministère israélien de la Justice a indiqué que l’audience a été annulée «à la lumière du contexte actuel, et à la demande du procureur général», précisant qu’une nouvelle date serait annoncée «d’ici les 30 prochains jours».
Cette décision intervient après plusieurs affrontements entre policiers israéliens et manifestants palestiniens qui ont fait samedi plus de 90 blessés dans différents quartiers de l’est de Jérusalem. La veille, vendredi, au soir, ce sont plus de 220 personnes, majoritairement des Palestiniens, qui ont été blessées lors de heurts avec des policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré pour les juifs.
Dans le quartier de Cheikh-Jarrah, théâtre de protestations quotidiennes depuis plusieurs jours contre la possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens, des Palestiniens ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre israéliennes qui ont fait usage de balles en caoutchouc et de grenades asssourdissantes.
Les violences se sont étendues jusque dans la bande de Gaza où les soldats israéliens ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants palestiniens rassemblés près de la barrière de séparation, érigée par Israël dans cette enclave de deux millions d’habitants sous blocus.
Selon les autorités israéliennes, des ballons incendiaires ont été lancés samedi soir et dimanche depuis Gaza vers le sud d’Israël, provoquant plusieurs feux de brousse. Et une roquette a été lancée tôt dimanche matin depuis Gaza « vers le territoire israélien, selon l’amée qui a dit avoir riposté par une frappe aérienne sur « un poste militaire du Hamas » dans le sud de la bande de Gaza.
Le Hamas, mouvement islamiste palestinien qui contrôle la bande de Gaza, a appelé les Palestiniens à rester sur l’esplanade des Mosquées et menacé Israël d’attaque, si la Cour suprême validait les évictions de Cheikh-Jarrah.