Des résultats officiels énoncés hier lundi indiquent que le président Idriss Déby Itno, qui dirige le Tchad d’une main de fer depuis trente ans, a été réélu pour un sixième mandat avec 79.32% des suffrages exprimés. Kodi Mahamat Bam, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a précisé que le taux de participation a été de 64.81%.
Neuf candidats concourraient officiellement contre Idriss Déby. Trois d’entre eux avaient annoncé leur retrait et prôné le boycott du scrutin, invoquant la violente répression de toutes les « marches pacifiques » organisées depuis des mois pour réclamer « l’alternance au pouvoir », mais la Cour suprême avait maintenu leurs noms sur les bulletins de vote.
L’ancien et dernier Premier ministre d’Idriss Déby, Albert Pahimi Padacké, est arrivé deuxième avec 10.32% des suffrages exprimés. La première femme à se présenter à une élection présidentielle dans le pays, Lydie Beassemda, a pris la troisième place avec 3.16% des voix. La Cour suprême doit encore approuver ces chiffres officiels « provisoires » après l’étude d’éventuels recours contentieux.
La réélection d’Idriss Déby Itno était largement anticipée par les Tchadiens, ses six adversaires restants, sans poids politique, étant accusés d’être de simples « faire-valoir ». Les ténors d’une opposition divisée avaient été écartés par le pouvoir, légalement ou par la violence. Depuis sa prise du pouvoir par les armes en 1990, c’est la sixième fois que le président Idriss Déby Itno remporte une élection présidentielle.
Le même lundi, l’armée tchadienne a affirmé avoir tué plus de 300 personnes dans les rangs des rebelles qui mènent une incursion depuis huit jours dans le nord du pays, avoir fait 150 prisonniers et perdu cinq militaires dans des combats, assurant avoir la situation sous contrôle.
Dans le massif du Tibesti, frontalier avec la Libye, mais aussi dans le Nord-Est, qui borde le Soudan, des rebelles tchadiens affrontent régulièrement l’armée depuis leurs bases arrières dans ces pays. Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) avait lancé son offensive depuis ses bases arrière en Libye le 11 avril, jour de l’élection présidentielle.