Malgré les appels au calme de Londres, Dublin, et même de Washington, de nouvelles violences ont éclaté hier jeudi dans la soirée en Irlande du Nord, la province britannique étant agitée depuis une semaine par des heurts comme elle n’en avait plus vus depuis des années.
Des centaines de jeunes hommes et garçons républicains qui s’étaient rassemblés dès le début de la soirée dans un quartier nationaliste de l’ouest de Belfast, armés de projectiles divers et de cocktails Molotov, s’en sont pris à la police anti-émeute qui les a repoussés à l’aide d’un canon à eau.
Cela fait une semaine maintenant que l’Irlande du Nord est agitée par ces heurts inédits depuis 1998, à grand renfort de jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des véhicules ont été incendiés principalement dans des zones loyalistes à la majorité protestante. Le bilan est jusque-là de plus de 50 blessés.
Dans un contexte de tension et d’amertume dans le sillage du Brexit, ces violences font resurgir le spectre des 3.500 morts survenues lors des trois décennies qu’ont duré les « Troubles » entre républicains, principalement des catholiques partisans de la réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, fervents défenseurs de l’appartenance au Royaume-Uni.
Le Brexit, dont une clause impose l’introduction des contrôles douaniers entre Royaume-Uni et l’Union européenne, est venu fragiliser le délicat équilibre qui s’était établi dans la province d’Irlande du Nord, depuis l’accord du Vendredi Saint.
Ces nouvelles dispositions, qui sont destinées à éviter le retour d’une frontière physique entre la province britannique et la République d’Irlande, membre de l’Union européenne, s’appliquent dans les ports nord-irlandais, et perturbent les approvisionnements. Les unionistes estiment qu’il s’agit d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne et une trahison de la part de Londres.