Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a prévenu mardi les protestataires du Hirak que le gouvernement serait «intransigeant» devant tout dérapage, alors que ce mouvement opposé au régime militaire en place dans le pays, s’a fait que s’amplifier ces derniers jours avec des slogans plus virulents.
Au cours de la même journée, des étudiants, des professeurs et des sympathisants sont descendus massivement dans les rues d’Alger pour appeler à plus de libertés dans ce pays maghrébin.
Ce défilé hebdomadaire s’est déroulé sans accroc. Néanmoins, au terme d’une rencontre du Haut conseil de sécurité (HCS), le président Tebboune a mis en garde contre les «activités non innocentes qui tentent d’entraver le processus démocratique en Algérie».
Tebboune a fixé les élections législatives anticipées au 12 juin prochain pour essayer de réagir à la profonde crise politique et socio-économique que traverse l’Algérie. Mais les manifestants du mouvement anti-régime dénoncent à chacune de leurs marches un scrutin assimilé à une «mascarade».
«Libérez les détenus», ont répété mardi les contestataires alors que 24 protestataires ont été emprisonnés la veille pour «atteinte à l’unité nationale», après avoir été arrêtés au cours d’une marche du Hirak samedi dernier dans la capitale algérienne, à en croire le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Selon le CNLD, d’autres activistes interpellés dimanche et lundi comparaîtront jeudi devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed à Alger.
Samedi dernier, une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, montrait un jeune adolescent de 15, Chetouane Said traumatisé et en sanglots à sa sortie du commissariat de police à Alger, où il affirme avoir été torturé et violé suite à son arrestation lors de sa participation la veille, à une manifestation pacifique du Hirak.