La proposition de loi ayant pour objectif de déchoir les ressortissants algériens de la diaspora de leur citoyenneté, entre autres pour des actes «préjudiciables aux intérêts de l’Etat, a été retirée à cause de son interprétation erronée», a déclaré dimanche le chef d’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Présentée en mars, la modification du Code de la nationalité permettant de retirer la citoyenneté à des Algériens de la diaspora avait soulevé un tollé, forçant le président algérien à annoncer ce dimanche, le retrait pur et simple de ce projet de loi controversé et infondé.
«La double nationalité ou la pluri-nationalité n’est pas un crime et nous respectons cela, car elle est supposée apporter un plus au pays d’origine du concerné dans un climat empreint de nationalisme», a déclaré Tebboune lors d’une interview télévisée.
«Cette procédure concernait uniquement la question de l’atteinte à la sécurité de l’Etat que nous défendons d’une manière ou d’une autre», a poursuivi le chef d’Etat.
Cet amendement est plutôt motivé par la volonté des dirigeants algériens et surtout du patron de l’armée, le général Saïd Chengriha, de faire taire la voix critique du régime qui fusent du Hirak, le mouvement qui revendique un régime civil et non militaire. Les manifestations du Hirak appuyé par un vaste pan de la diaspora algérienne, ont repris de plus belle début mars dernier, après une pause imposée par les restrictions de la pandémie du covid-19.
La proposition de loi prévoyait la déchéance de la citoyenneté algérienne «acquise ou d’origine» à tout individu commettant hors du territoire algérien des actes portant «volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat» ou «qui collabore avec un Etat ennemi».