La Libye commémore avec faste le début de sa révolution il y a 10 ans, ayant conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en février 2011. A l’occasion, une flamme a été allumée dès la soirée de mardi dernier sur la place des Martyrs à Tripoli, en présence du Premier ministre, Fayez al-Sarraj.
Dans les localités de la Tripolitaine, vaste région située dans l’ouest du territoire libyen, les responsables locaux ont prévu diverses célébrations ponctuées de discours, hymnes et feux d’artifice. Nonobstant l’actuelle crise sanitaire liée au coronavirus, des centaines de personnes munies de l’étendard libyen s’étaient rassemblées pour chanter et immortaliser l’instant par des photos.
Par ailleurs, un défilé militaire a eu lieu mardi à Tajoura, dans la périphérie de Tripoli. Partout dans la capitale libyenne, les allées sont décorées de banderoles et d’arches de lumière. Les façades y ont eu droit à un coup de peinture, de même que la signalisation routière au sol. Dans le centre-ville, certains réverbères et illuminations ont été remplacées. Des ballons aux couleurs libyennes et des drapeaux de l’indépendance du pays en 1951 et amazigh (berbère) sont en vente à tout coin de rue.
Par contre, dans l’est de la Libye, qui est contrôlé par les forces du maréchal dissident Khalifa Haftar, les responsables n’ont prévu aucune réjouissance, même pas à Benghazi, la principale ville de cette région qui a été pourtant le berceau de la révolution.
De l’avis de Khamis al-Sahati, un activiste basé en Cyrénaïque, la grande région orientale de ce pays maghrébin, le fait de «sortir pour célébrer l’anniversaire de la révolution serait de la folie parce que cette révolution a été une catastrophe qui a gâché des années de stabilité ».