Dix militaires maliens ont été tués hier mercredi dans la région de Mopti au centre du Mali, dans une attaque attribuée à des djihadistes.
Cet attentat, le plus meurtrier contre l’armée malienne depuis le début de l’année, intervient à deux semaines d’un sommet franco-sahélien consacré à la sécurité dans la région.
Selon un responsable sécuritaire et un porte-parole de l’armée française, des individus lourdement armés, et se déplaçant sur un véhicule vraisemblablement blindé volé lors d’une précédente attaque contre les armées de la région, ont mené cette attaque vers 6 heures locales et GMT contre le poste de Boni, entre Douentza et Hombori, dans la région de Mopti, occasionnant d’importants dégâts dans le camp selon des responsables sécuritaires.
Le porte-parole de l’armée française le colonel Frédéric Barbry a expliqué que les forces armées maliennes ont procédé à un repli tactique et se sont regroupées à l’extérieur du camp pour contenir les assaillants et appeler les renforts.
La Force antidjihadiste Barkhane a fourni un appui aérien à l’aide d’un drone, de Mirage 2000 et de deux hélicoptères Tigre qui ont procédé à plusieurs frappes. Selon barkhane, il y aurait une « vingtaine de djihadistes neutralisés» et le blindé ayant permis aux djihadistes de mener leur attaque ainsi que 16 motos ont également été détruits.
Des responsables locaux, sous le couvert de l’anonymat, ont précisé que dix dépouilles de militaires ont été acheminées par un hélicoptère de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), à l’aéroport de Sévaré, près de Mopti, et huit blessés évacués vers un hôpital de la région.
Tadayt, organe de propagande proche d’Al-Qaïda, a attribué cette attaque au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda.
Les forces maliennes ont perdu ces dernières années, des centaines d’hommes dans des attaques similaires. L’attaque d’hier intervient à moins de deux semaines d’un sommet qui doit réunir les dirigeants des pays du G5 Sahel (Mauritanien, Mali, Burkina Faso, Niger etTchad) les 15 et 16 février prochains à N’Djamena pour faire le point sur la situation sécuritaire dans la région, avec à l’horizon un possible redimensionnement de Barkhane.