Des proches de victimes du Covid-19 en Chine, ont confié à des enquêteurs de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), arrivés à Wuhan le 14 janvier pour éclairer l’origine de la pandémie du coronavirus, avoir reçu des pressions du pouvoir chinois pour se taire.
Ces proches de victimes accusent le régime communiste de tenter de les dissuader, par des moyens allant de l’intimidation à des pots-de-vin, d’approcher les experts internationaux. Ces familles se sont rassemblées l’an dernier pour réclamer des sanctions contre les responsables locaux à Wuhan qui ont minimisé l’épidémie il y a un an, allant jusqu’à réprimander les tout premiers lanceurs d’alerte.
Zhang Hai, l’un des animateurs du mouvement, a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) que leur groupe de discussion a été brutalement bloqué il y a une dizaine de jours, alors que près d’une centaine de parents de victimes échangeaient sur la messagerie WeChat qui, géré à l’instar d’autres réseaux sociaux en Chine par le géant de l’internet Tencent, bloque régulièrement les contenus jugés sensibles par le pouvoir.
L’équipe d’une dizaine d’experts de l’OMS arrivée le 14 janvier à Wuhan, devrait entamer ce jeudi ses enquêtes sur le terrain après avoir passé deux semaines en quarantaine.
Selon les premiers éléments fournis par les enquêteurs chinois dès le début de 2020, le virus aurait été transmis par une chauve-souris à un autre animal, avant d’être transmis à l’homme. La contamination aurait explosé dans un marché de Wuhan, où étaient vendus vivants des animaux sauvages, notamment des pangolins.
Une autre théorie, répandue notamment par l’ancien président américain Donald Trump, incrimine le laboratoire de virologie de Wuhan, où des chercheurs travaillaient sur des coronavirus, et auquel les enquêteurs de l’OMS ne sont pas sûrs d’avoir accès.
Pékin s’efforce de son côté de convaincre que l’épidémie n’est pas apparue sur son sol et aurait pu être importée.
L’épidémie a officiellement tué 3.900 personnes à Wuhan, soit la grande majorité des 4.636 décès sur les 90.000 cas contaminés en Chine, inférieurs de très loin, des bilans enregistrés dans le reste du monde qui s’élèvent actuellement à plus de 100 millions de personnes contaminées.