Les défaillances d’entreprises en France ont reculé de 38,1% en 2020, atteignant leur plus faible niveau en 30 ans, a révélé ce lundi, une étude du cabinet Altarès attribuant cette amélioration aux mesures de soutien du gouvernement et à la disparition temporaire des assignations de créanciers.
La baisse des défaillances d’entreprises a concerné tous les secteurs de l’économie, même ceux particulièrement touchés par les mesures de fermeture administrative pour lutter contre la pandémie de Covid-19 comme dans le secteur de la restauration, où la baisse a atteint 39,1% par rapport à 2019.
Thierry Million, directeur des études d’Altarès, a précisé qu’il n’y a eu l’an dernier que 32.184 défaillances d’entreprises en France, c’est-à-dire 20.000 procédures de moins qu’en 2019.
Les redressements judiciaires ont reculé de près de moitié (-49,4%), tandis que les liquidations judiciaires directes ont seulement diminué d’un tiers (-33,7%).
Selon les chiffres compilés par Altarès, dont l’étude exhaustive prend en compte l’ensemble des procédures engagées, la part des liquidations passe ainsi de 67,6% à 72,5% de l’ensemble des procédures engagées.
Les assignations de créanciers, qui sont traditionnellement à l’origine de 30% des liquidations, ont disparu. Elles n’ont pas repris en fin d’année et ont été gelées du fait des aménagements réglementaires, car les créanciers publics et privés ont «été incités à faire appel à des règlements à l’amiable».
Le nombre des sauvegardes, un dispositif préventif qui ne représente que moins de 3% des procédures qui arrivent devant les tribunaux de commerce, «recule de 14% avec 833 jugements».
Mais Altarès qui ne s’attend pas à ce que la baisse se poursuive en 2021, anticipe une forte augmentation du nombre de défaillances avec «a minima un retour à la situation de 2019 (52.0000 défaillances) et probablement davantage si aux accidentés du Covid devaient s’ajouter un grand nombre des 20.000 entreprises épargnées en 2020».