L’opposant russe Alexeï Navalny a été arrêté hier dimanche dès son arrivée à l’aéroport de Moscou, accusé par les autorités du pays d’avoir violé les conditions d’une peine de prison avec sursis, dont il a écopé en 2014.
Alexeï Navalny a atterri à l’aéroport Cheremetievo peu après 18 heures. Son avion a été dérouté de l’aéroport Vnoukovo où il devait initialement débarquer, et où l’attendaient ses partisans et la police antiémeute.
L’opposant a été emmené par plusieurs policiers en uniforme alors qu’il s’apprêtait à donner son passeport pour le contrôle à la frontière, aux côtés de sa femme Ioulia. Les services pénitentiaires russes (FSIN) ont indiqué qu’Alexeï Navalny «restera en détention jusqu’à la décision du tribunal» sur son cas.
Plusieurs alliés du principal opposant russe ont également été arrêtés à l’aéroport Vnoukovo dans l’après-midi avant d’être relâchés quelques heures plus tard. Selon l’ONG spécialisée OVD-Info, 65 personnes ont été arrêtées dimanche à Moscou avant l’arrivée d’Alexeï Navalny.
Les réactions à l’arrestation de l’opposant russe n’ont pas tardé. Parmi elles, le président du Conseil européen, Charles Michel qui l’a qualifiée dans un Tweet d’«inacceptable» et appelé sa « libération immédiate ».
L’arrestation d’Alexeï Navalny a été également condamnée aux Etats-Unis, tant par l’administration sortante de Donald Trump que par celle de Joe Biden qui doit être investi dans deux jours.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a elle aussi réagi sur Facebook en demandant aux responsables étrangers de «respecter le droit international» et de «s’occuper de leurs propres problèmes».
L’opposant russe revenait d’Allemagne où il a passé plusieurs mois de convalescence après une tentative d’empoisonnement. Depuis l’annonce, mercredi, de son intention de rentrer dans son pays, les services pénitentiaires russes l’avaient mis en garde et assuré qu’ils seraient «obligés» de l’arrêter au motif qu’Alexeï Navalny n’a pas respecté son obligation de pointer au moins deux fois par mois à l’administration pénitentiaire, durant son séjour en Allemagne.
L’opposant est aussi visé depuis la fin du mois de décembre par une nouvelle enquête pour fraude. Il est soupçonné d’avoir dépensé pour son usage personnel 3,9 millions d’euros de dons.