Jonathan Pollard, l’ancien analyste des services de renseignements de la Marine des Etats-Unis qui a purgé 30 ans de prison aux Etats-Unis pour avoir livré aux Israéliens des documents classés secret-défense, est arrivé hier mercredi avec son épouse Esther dans son nouveau pays d’adoption, Israël, où il est considéré comme un héros.
Aujourd’hui âgé de 66 ans, Jonathan Pollard a été accueilli sur le tarmac de l’aéroport Ben-Gourion près de Tel-Aviv par le Premier ministre Benjamin Netanyahu en personne, lors d’une brève cérémonie au cours de laquelle celui-ci lui a remis une carte d’identité israélienne.
Jonathan Pollard est considéré en Israël comme une tragique victime d’un cruel acharnement. Il a fourni des informations et des documents satellites à une agence ultra-secrète surnommée très banalement le « Bureau des relations scientifiques » travaillant en parallèle au Mossad et surtout de façon autonome.
Selon des documents déclassifiés par la CIA en 2012, les données qu’il a transmises ont permis à l’aviation israélienne de bombarder avec précision en 1986, le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) installé à l’époque à Tunis. Son chef de l’époque, Yasser Arafat, n’était pas sur place, mais l’attaque avait fait une soixantaine de morts.
Condamné deux ans après son arrestation en 1985 à la prison à vie après avoir plaidé coupable, Jonathan Pollard a purgé trente ans de prison puis passé cinq années supplémentaires en résidence surveillée à New York avec un bracelet électronique au bras pour avoir espionné son pays au profit d’Israël. Il est l’unique agent à avoir été condamné à une sentence aussi lourde pour avoir fourni des informations secrètes à un pays allié des Etats-Unis.
Il n’a bénéficié d’aucune remise de peine, malgré les excuses publiques présentées par le gouvernement israélien et les multiples campagnes lancées en faveur de sa libération.