Après dix mois de très intenses tractations, l’Union européenne et le Royaume-Uni sont parvenus hier jeudi dans l’après-midi, à un accord devant régir leur future relation commerciale.
Les ultimes obstacles à un accord ont pu être levés grâce aux concessions britanniques des derniers jours sur la pêche, un enjeu économiquement faible mais politiquement et socialement très sensible.
A l’arrivée, les pêcheurs continentaux devront progressivement renoncer, en cinq ans et demi à un quart de leurs prises dans les eaux britanniques. Ce total inquiète les professionnels du secteur mais c’est nettement meilleur que les 70% de réduction en trois ans qu’exigeait au départ le Royaume-Uni.
Cet accord d’environ 2.000 pages intervient à une semaine de la sortie officielle du Royaume-Uni de l’union douanière et du marché unique, le 31 décembre à 23h00 GMT, heure de Londres. Le soulagement est palpable pour les deux parties tant un «no deal» aurait affaibli des économies des deux côtés, déjà ébranlées par la crise sanitaire.
L’accord, dont les derniers détails ont été négociés durant toute la nuit de mercredi puis la journée de jeudi en lien direct avec les capitales des 27, doit à présent être officiellement validé par les Etats membres.
Juridiquement, cet accord ne sera à ce stade que «provisoire» pour permettre son entrée en vigueur dès le 1er janvier. Pour être définitif, il devra aussi être validé par le Parlement européen, ce qui ne sera possible que début janvier. Mais personne n’imagine les eurodéputés le remettre en cause.
Avec cet accord historique, l’Union européenne offre à son futur partenaire commercial britannique un accès inédit à son marché de 450 millions de consommateurs, sans quota ni frais de douanes.
En contrepartie, le Royaume-Uni devra respecter toute une série évolutive de normes sociales, fiscales ou environnementales visant à garantir la sécurité des consommateurs continentaux et à assurer une juste concurrence entre les deux rives de la Manche.