Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a profité d’une visite hier dimanche dans la partie nord de Chypre pour appeler à des pourparlers sur la base de «deux Etats séparés» sur cette île divisée depuis 1974.
Pour le président turc, il n’est plus possible de rétablir «l’association brisée en 1963 et entièrement détruite en 1974» des Chypriotes turcs et grecs, en référence aux dates du début des troubles entre les deux communautés et de l’invasion du tiers nord de l’île par l’armée turque après un coup d’Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce.
Plus question donc de plans pour une réunification de l’île sous la forme d’un Etat fédéral. Le président turc s’est également montré inflexible sur les recherches d’hydrocarbures de son pays en méditerranée orientale, au cœur de vives tensions avec la Grèce et la République de Chypre, promettant de poursuivre ces activités « avec détermination », et ce, tant qu’un « accord juste » n’aura pas été trouvé.
Le président turc a assisté à une parade militaire à Nicosie, lors d’une visite qui coïncide avec l’anniversaire de la proclamation le 15 novembre 1983 de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée dans la partie occupée et reconnue uniquement par Ankara.
Il s’est ensuite rendu à Varosha après la réouverture en octobre de cette ancienne cité balnéaire abandonnée par ses habitants et bouclée par l’armée turque depuis l’invasion de 1974.
La visite du chef de l’Etat turc à Chypre-nord a suscité de vives réactions chez les Chypriotes turcs et grecs, et vivement critiquée par le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell. Elle a été qualifiée de « provocation sans précédent » par le président chypriote Nicos Anastasiades.