Confronté à d’importantes protestations, le gouvernement thaïlandais a décrété dans la nuit de mercredi à jeudi l’interdiction des rassemblements de cinq personnes ou plus et des messages diffusés sur Internet susceptibles de nuire à la sécurité nationale.
Quelques heures avant que l’état d’urgence ne soit décrété en Thaïlande, des dizaines de manifestants pro-démocrates pacifistes avaient brièvement entouré la voiture de la reine Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya dans le centre de Bangkok, où ils s’étaient réunis pour exprimer leur opposition au régime actuel et appeler à la démission du chef du gouvernement thaïlandais, Prayut Chan-O-Cha.
C’était la première fois qu’un convoi de la famille royale puisse subir la colère d’une partie du peuple thaïlandais contre le pouvoir détenu depuis des décennies par l’armée et les élites royalistes. A l’intérieur de sa voiture, la reine était visiblement choquée par cette scène, suivant les photos relayés en ligne par des protestataires.
En réaction, le gouvernement thaïlandais a promulgué un décret d’urgence proscrivant les rencontres de cinq personnes ou plus et les messages sur Internet susceptibles de nuire à la sécurité nationale, a annoncé Sunsern Kaewkumnerd, un des porte-paroles de l’exécutif.
Quelques heures plus tard, les forces de l’ordre ont fait évacuer des contestataires qui campaient à proximité de la Maison du Gouvernement dans la capitale thaïlandaise. Trois des têtes d’affiche de ce mouvement ont été arrêtées au cours de ces opérations.