La Russie a vivement réagi hier mercredi en protestant contre « les accusations infondées » lancées par l’Allemagne à propos de l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny.
Cette réaction est intervenue après que Washington ait déclaré officiellement pour la première fois, que cet empoisonnement a été orchestré par de «hauts responsables russes», augmentant encore la pression internationale sur Moscou.
Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur allemand, Geza Andreas von Geyr. Les autorités russes ont dénoncé «l’utilisation évidente de la situation par Berlin comme prétexte pour discréditer notre pays sur la scène internationale ».
La Russie assure qu’aucune trace de poison n’a été détectée par ses médecins dans l’organisme d’Alexeï Navalny et met en doute la version des Occidentaux, y voyant une « campagne de désinformation » pour lui imposer de nouvelles sanctions.
Durant la convocation de l’ambassadeur allemand, le ministère a également exigé que lui soit fourni le dossier médical complet d’Alexeï Navalny pour qu’il soit « étudié de manière approfondie et vérifié par des spécialistes russes», ajoutant qu’il considèrerait un refus comme une « provocation grossière et hostile ».
Alexeï Navalny, 44 ans, opposant numéro un au Kremlin connu pour ses enquêtes anti-corruption et l’organisation de nombreuses manifestations, a été transféré en Allemagne depuis un hôpital sibérien où il avait été placé en réanimation en août après avoir fait un malaise dans un avion.
Les médecins allemands affirment avoir trouvé les traces d’un empoisonnement à un agent innervant de type Novitchok, une substance conçue à l’époque soviétique à des fins militaires.
Washington, ses alliés européens ainsi que les Nations unies multiplient les demandes d’enquêtes sur ce qui, pour eux, est incontestablement un empoisonnement.
L’Union européenne a même évoqué de possibles sanctions au cas où Moscou s’y refuserait, y compris le gel du projet de son gazoduc phare avec la Russie, Nord Stream 2, qui doit approvisionner l’Europe en gaz russe via la mer Baltique.