Après 48 heures de pourparlers entre la Cedeao et les putschistes à Bamako, la junte militaire au pouvoir au Mali depuis qu’elle a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août, a dit souhaiter qu’un organe de transition dirigé par un militaire soit mis en place pour une période de trois ans, selon des sources internes des deux côtés.
Le militaire à la tête de la transition serait en même temps chef de l’Etat et le gouvernement en majorité composé de militaires. Les militaires du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), acceptent aussi que le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta retourne à son domicile et même d’aller à l’étranger pour des soins.
La Cedeao a également obtenu que l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, arrêté en même temps que le président Keïta et détenu dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de la capitale, soit placé en résidence surveillée à Bamako.
Les discussions sur le plan de transition proposé par la junte doivent cependant se poursuivre ce lundi. L’équipe de négociateurs conduite par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan et mandatée par la CEDEAO pour tenter de rétablir « l’ordre constitutionnel » au Mali, souhaite une transition beaucoup plus courte.
Une réunion par visioconférence des chefs d’Etat de la Cedeao prévue ce mercredi, devrait donner lieu soit à un allégement des sanctions que l’organisation régionale a imposé juste après le coup d’Etat, soit à leur durcissement s’ils estiment que la junte ne donne pas assez de gage de bonne volonté.
Élu en 2013 et réélu en 2018, le président Keïta était fortement contesté dans la rue, à l’appel d’un mouvement d’opposition hétéroclite qui réclamait sa démission, dénonçant également l’incapacité de l’Etat malien à contrôler de vastes pans de son territoire dans le Nord et le Centre. Bien que dénoncé par la communauté internationale, le coup d’Etat militaire n’a suscité aucune opposition notable à Bamako et dans le reste du pays.