Les résultats financiers semestriels de plusieurs grandes entreprises françaises publiés hier jeudi sont dans le rouge, traduisant l’ampleur de la crise économique provoquée en France, par la pandémie de Covid-19, qui a frappé tous les secteurs, du pétrole au luxe, en passant par la sidérurgie.
Le constructeur automobile français Renault a subi au premier semestre la perte nette la plus lourde de son histoire, de 7,3 milliards d’euros, plombé par son partenaire japonais Nissan et la crise sanitaire.
L’avionneur européen Airbus a subi une perte nette de 1,9 milliard d’euros au premier semestre, réflétant la division par deux de ses livraisons d’avions sur la période, marquée par l’impact de la crise due au coronavirus.
Plombé par de lourdes dépréciations annoncées la veille ainsi que par la chute des cours du brut et des marges de raffinage, le groupe pétrolier et gazier Total a annoncé une perte nette de 8,4 milliards de dollars (7 milliards d’euros) au deuxième trimestre, sa première perte nette depuis 2015. Un an plus tôt, le groupe réalisait un bénéfice de 2,8 milliards de dollars.
Dans la même veine, le géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell a annoncé le même jour, une perte nette abyssale de 18,1 milliards de dollars au deuxième trimestre, du fait d’énormes dépréciations d’actifs reflétant un marché pétrolier déprimé par la pandémie.
L’entreprise de luxe Hermès a vu son bénéfice net chuter de 55 millions au premier semestre en raison de l’épidémie de Covid-19. Le géant de la sidérurgie ArcelorMittal a enregistré une perte nette de 559 millions de dollars au deuxième trimestre, pour des ventes de 11 milliards de dollars, en baisse de 43% sur un an en raison de la chute de la demande d’acier. L’électricien EDF a plongé dans le rouge au premier semestre avec une perte nette de 700 millions d’euros.
Air France KLM affiche une perte nette au deuxième trimestre de 2.612 milliards d’euros. Et la SNCF a enregistré au premier semestre une perte de 2.4 milliards d’euros, liée en grande partie à la pandémie de Covid-19 mais aussi aux grèves contre la réforme des retraites.
La situation ne semble pas près de s’améliorer. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’attend à ce que l’économie française subisse une récession d’environ 11% en 2020 et la Banque mondiale estime que l’économie mondiale va se contracter de 5,2% sur l’année, ce qui devrait être la pire récession depuis des décennies.