Pékin a qualifié d’ « incompréhensible » la décision française de limiter les vols chinois à destination de la France à un seul par semaine. Paris dit agir au nom de la « réciprocité » vis-à-vis d’Air France.
Dans un communiqué publié sur son site Internet, l’ambassade de Chine en France dit « regretter profondément » l’initiative de Paris, affirmant que « la décision unilatérale de la partie française de réduire les vols est dommageable pour les compagnies aériennes chinoises et les populations des deux pays ». L’ambassade chinoise n’a pas exclu que ce dossier vienne ternir les relations bilatérales entre les deux pays
Pour la Chine, qui a trois grandes compagnies volant à l’international à savoir Air China, China Eastern et China Southern, qui pouvaient jusqu’alors effectuer chacune un vol Chine-France par semaine, soit trois au total, la décision française signifie que l’unique vol hebdomadaire chinois devra désormais se faire en alternance entre les trois compagnies.
Paris a pris cette mesure de rétorsion en réaction au traitement réservé en Chine à sa compagnie aérienne Air France. Les autorités françaises veulent que leur seule compagnie aérienne qui se rend en Chine soit sur un même pied d’égalité que les trois compagnies chinoises avec trois liaisons hebdomadaires avec le pays asiatique, dont des liaisons supplémentaires vers Shanghai, dans l’Est du pays.
Air France estime en effet que la reprise des échanges est suffisante pour lui permettre d’assurer trois vols hebdomadaires vers la Chine, une opportunité qui ne déplairait pas à la compagnie française qui est confrontée à une reprise d’activité encore très faible en début d’été. Mais la Chine n’autorise qu’un nombre limité de passagers entrants chaque jour.
Premier pays où le nouveau coronavirus a été repéré fin 2019, la Chine a pratiquement éradiqué l’épidémie de coronavirus avec zéro mort enregistré depuis la mi-mai et la priorité des autorités chinoises est de limiter l’arrivée de nouveaux malades de Covid-19 sur leur territoire, notamment en provenance de pays où la gestion de l’épidémie est plus laxiste.
C’est pour cela que la Chine a drastiquement réduit fin mars ses liaisons aériennes avec le reste du monde et qu’Air France, comme plusieurs autres compagnies étrangères, ne peut plus assurer qu’une liaison hebdomadaire depuis et vers le territoire chinois.