Toute avancée sur le sol libyen des troupes pro-gouvernementales appuyées par Ankara, pourrait donner lieu à une intervention militaire «directe» de l’armée égyptienne, a averti samedi, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.
Les troupes du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) ont aligné des succès depuis le début du mois de juin, notamment en reconquérant l’intégralité de la partie nord-ouest du territoire libyen avec l’appui de la Turquie.
Toutefois, ces forces sont ralenties dans leur progression au niveau de Syrte, ville côtière contrôlée par les troupes de l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier semble avoir définitivement raté sa campagne visant à prendre le contrôle de Tripoli, où est basé le GNA.
Dans une allocution télévisée, le président égyptien a qualifié de « ligne rouge » la localité de Syrte, ville natale de l’ancien dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, ainsi que celle d’Al-Joufra, située plus au sud.
Ainsi, au cas où ce seuil est franchi, la sécurité du pays des pharaons, limitrophe à la Libye, nécessitera une « intervention directe » des troupes égyptiennes dans le pays, a estimé Abdel Fattah al-Sissi.
« Toute intervention directe de l’Egypte est devenue légitime au niveau international, que ce soit au regard de la charte de l’ONU sur la légitime défense ou qu’elle se base sur la seule autorité légitime élue par le peuple libyen : le Parlement libyen», a soutenu le chef d’Etat égyptien. Rappelons que cette instance siégeant à Benghazi, à l’Est de la Libye, a été instituée en 2014 par les parties loyales au maréchal Haftar.
Le Caire, qui appuie les troupes dissidentes en Libye, prône un cessez-le-feu à la suite des défaites successives des forces pro-Haftar. A l’opposé, le gouvernement turc a estimé samedi que toute trêve est conditionnée par le retrait des troupes rebelles de la ville de Syrte.