La National Oil Corporation (NOC), la compagnie nationale libyenne de pétrole basée à Tripoli, a annoncé dans un communiqué publié sur son site, «la reprise de la production sur le champ pétrolier d’al-Charara, dans le sud, après de longues négociations pour la réouverture de la vanne d’al-Hamada, fermée illégalement en janvier» par les forces du maréchal Khalifa Haftar, «entraînant l’arrêt de la production».
Situé dans la région d’Oubari, à environ 900 kilomètres au sud de Tripoli, le plus grand champ pétrolier Al-Charara est géré par la compagnie Akakus, une joint-venture incluant la NOC, l’Espagnol Repsol, le Français Total, l’Autrichien OMV et le Norvégien Statoil.
Il produit 315.000 barils par jour, sur une production nationale de plus d’un million de B/J, rappelle la NOC, précisant que la première phase de production doit débuter avec 30.000 B/J, avant d’atteindre son plein régime dans les 90 jours qui viennent, du fait des dommages résultant de la très longue fermeture.
Toutefois, si ce champ a pu reprendre son activité, la grande région pétrolière que l’on appelle le croissant pétrolier est pour l’instant encore sous le blocus imposé par les troupes du maréchal Haftar.
Le maréchal Haftar, dont les forces avaient lancé en avril 2019 une offensive sur Tripoli, siège du GNA, impose, depuis la mi-janvier, un blocus sur les exportations de pétrole libyen, qu’il compte utiliser comme monnaie de change dans les futurs pourparlers.
Ce blocus a coûté cher à l’économie du pays. La NOC estime que les pertes du trésor public libyen s’élèvent à plus de 5 milliards de dollars.
Ce blocus a également entraîné une inflation qui pourrait atteindre cette année 100% et appauvrit un peu plus les Libyens. Mais un signe d’optimisme ambiant plane sur Tripoli quant à une reprise rapide de la production pétrolière, le cours du dinar libyen au marché noir remonte depuis quelques jours.