Le ministère des Armées françaises a publié et remis au Parlement hier mardi son édition 2020 du Rapport sur les exportations d’armement de la France qui révèle que les exportations françaises d’armement ont baissé de 8,6% en 2019, pour une valeur global de 8,3 milliards d’euros.
Le fait marquant de cette année 2019 est que les clients de l’Union européenne, qui pesaient traditionnellement pour moins de 10% des contrats d’armement, ont représenté 42% des commandes auprès des industriels français et près de 45% en comptant les autres pays européens, hors UE.
Trois pays européens, à savoir la Belgique, la Hongrie et l’Espagne, figurent parmi les principaux clients de la France. Par contre, les exportations vers le Moyen-Orient sont en très nette baisse, passant d’environ 50 à 30% du total.
Les chiffres de 2019 ne sont pas exceptionnels, mais restent très corrects, dans la moyenne observée au cours des dix dernières années, particulièrement en tenant compte du contexte d’une année qui a vu la montée du protectionnisme, l’accroissement des tensions entre grandes puissances et l’érosion des mécanismes internationaux destinés à contenir les tensions et apaiser les rivalités.
Dans une France désindustrialisée et dont la balance commerciale est structurellement déficitaire, l’armement reste un secteur dynamique, qui emploie 200.000 salariés, la plupart très qualifiés.
La balance commerciale dans ce secteur est très bénéficiaire pour la France, dont les importations, pour une grande part en provenance des Etats-Unis avec récemment les drones Reaper ou les C-130J, représentent en moyenne « entre 5 et 10% du budget déquipement des armées », soit un à deux milliards d’euros par an.