Le Parlement israélien a donné hier dimanche sa bénédiction au gouvernement d’union, de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz, mettant ainsi fin à 500 jours de crise politique, la plus longue de l’histoire de l’Etat hébreu, après trois élections qui n’avaient pas permis la création d’un gouvernement.
A la Knesset, 73 députés ont voté pour le gouvernement et 46 contre. Un député était absent. Le résultat du vote était attendu puisque les camps de Benjamin Netanyahu et de Benny Gantz disposent d’une majorité au Parlement.
Selon les termes de l’accord entre les deux hommes, Benjamin Netanyahu reste chef de gouvernement pendant 18 mois avant de céder sa place pour une période équivalente à Benny Gantz à partir du 17 novembre 2021. Accusé de corruption et de fraude, Benjamin Netanyahu, 70 ans, espère que cette fonction lui évitera de devoir démissionner.
L’accord prévoit aussi un partage équitable des ministères et permet au Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et à la formation centriste « Bleu-Blanc » de son ex-rival électoral, benny Gantz de redistribuer des postes à ses alliés.
Le nouveau gouvernement, le plus large de l’histoire du pays avec à terme un total de 36 ministres, hérite d’une économie mise à mal par la crise du nouveau coronavirus, avec un taux de chômage technique qui a bondi de 3,4% à 27%. L’épidémie a contaminé officiellement plus de 16 500 personnes dont 272 sont décédées.
Pour le gouvernement, il s’agit de remettre sur les rails l’économie tout en évitant une seconde vague de contamination. Le pays d’environ neuf millions d’habitants a commencé le déconfinement en rouvrant la majorité des commerces et des écoles, mais en maintenant l’obligation du port du masque.
Le nouveau gouvernement doit aussi présenter à partir du 1er juillet, sa stratégie sur l’application du projet de plan de paix américain pour le Proche-Orient, qui prévoit l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.
Les Palestiniens et la Jordanie voisine ont déjà mis en garde contre les conséquences d’un tel projet. Et la plupart des pays de l’Union européenne veulent convaincre Israël d’y renoncer pour éviter de nouvelles sanctions.