Le ministère russe de l’Agriculture a annoncé que la Russie suspendait la vente de plusieurs céréales, dont elle est l’un des plus importants exportateurs au monde, au moins jusqu’au 1er juillet prochain, pour «stabiliser les prix et assurer les besoins intérieurs du pays» en cette période du coronavirus.
Cette décision intervient alors qu’au début d’avril, la Russie avait décidé de limiter à 7 millions de tonnes ses exportations de céréales jusqu’au 30 juin, un quota atteint hier dimanche 26 avril.
Selon les informations reprises sur le site du ministère de l’Agriculture, la Russie suspend donc ses importations de blé, mais aussi de seigle, de maïs et d’autres céréales, hormis pour les pays membres de l’Union économique eurasiatique (UEEA).
Le ministère assure que les nouvelles restrictions n’influenceront pas la réalisation des objectifs des programmes du gouvernement russe, ni non plus, ceux de l’exportation de la production du secteur agroalimentaire en 2020. Il n’en demeure pas moins que la décision des autorités russes pourrait avoir des répercussions sur le marché mondial des céréales.
Les institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO) et l’agriculture ou encore l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui critiquent la politique russe, craignent que ces restrictions ne provoquent des pénuries alimentaires en période de pandémie, surtout dans les pays les plus pauvres.
La décision de Moscou risque de faire monter les prix du blé déjà élevés. La tonne de blé tendre, utilisée dans la fabrication du pain, est proche de 200 euros sur les marchés, principalement en raison d’une demande mondiale toujours plus forte et des inquiétudes climatiques liées à la sécheresse en Europe, qui menace la prochaine récolte.