dc »dc »L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a accusé ce lundi les forces de sécurité du Burkina Faso d’avoir exécuté 31 habitants de la ville de Djibo, à 200 kilomètres au nord de la capitale Ouagadougou, «lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste».
Selon l’ONG internationale, les faits remonteraient au 9 avril. Dans son rapport, Human Rights Watch a déclaré avoir «mené des entretiens avec 17 personnes ayant connaissance des tueries, dont 12 témoins des arrestations puis de l’enterrement des corps», qui « ont établi une liste des victimes, toutes peules».
Il en ressort de l’enquête de HRW, que l’opération a débuté le 9 avril, vers 10 h heure locale, pour s’achever vers 13h30, lorsque plusieurs coups de feu ont été entendus.
Des dizaines de membres des forces de sécurité ont ciblé exclusivement des hommes de la communauté peule, une ethnie semi-nomade sahélienne parmi laquelle les groupes islamistes recrutent particulièrement selon les experts. Les victimes ont été interpelées dans plusieurs quartiers, alors qu’elles étaient en train d’abreuver leur bétail, de marcher ou étaient assises devant leurs domiciles.
Les hommes arrêtés « ont été placés à bord d’un convoi formé d’une dizaine de véhicules militaires, dont des camionnettes, une voiture blindée et des motos.
Les villageois qui ont déclaré s’être rendus vers 16 heures à l’endroit où ils avaient entendu les coups de feu y ont trouvé les corps de 31 hommes qui avaient été vus pour la dernière fois, sous la garde des forces de sécurité. Plusieurs d’entre eux avaient les yeux bandés ou les mains liés et aucun n’était armé.
Human Rights Watch, qui dit avoir envoyé au gouvernement burkinabé une copie de son rapport, demande l’ouverture d’une enquête impartiale.