Le procureur du tribunal algérien de Sidi M’hamed, à Alger, a requis lundi une peine ferme de deux ans de réclusion contre Abdelouahab Fersaoui, le leader du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), un collectif citoyen des plus impliqués dans le Hirak, le mouvement de contestation populaire qui a éclaté en février 2019 pour revendiquer le changement du régime en place dans le pays.
« Le procureur a requis deux ans de prison contre M. Fersaoui», a posté l’un des avocats de la défense, Me Alili Yamina, sur le réseau social Facebook, précisant que le verdict serait prononcé le 6 avril prochain.
L’audience a eu lieu à huis-clos au niveau du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, nonobstant l’épidémie de Covid-19 à l’origine du décès de 17 patients dans ce pays, pour plus de 200 cas détectés.
Rappelons que le ministère algérien de la Justice avait décrété, le 16 mars dernier, la suspension de l’ensemble des audiences des tribunaux criminels et correctionnels jusqu’au 31 mars prochain, à part celles déjà entamées pour des détenus, qui continuent à huis-clos.
Abdelouahab Fersaoui, 39 ans, a été interpellé le 10 octobre dernier pendant qu’il prenait part à une manifestation de soutien aux prisonniers. Depuis cette date, il est en détention provisoire et le restera jusqu’à son jugement le 6 avril prochain.
Cet universitaire est accusé d’«atteinte à l’intégrité du territoire national» et «incitation à la violence», comme le sont, en règle générale, tous les autres activistes du Hirak appréhendés.