L’armée malienne a indiqué qu’une trentaine de ses soldats ont été tués et cinq blessés hier jeudi dans une attaque attribuée aux djihadistes dans le nord du Mali. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière essuyée par l’armée malienne depuis quatre mois.
Ce bilan a lourdement évolué dans la journée, l’armée ayant dans un premier temps fait état de deux soldats tués et dix blessés. L’attaque s’est déroulée tôt jeudi matin. Un responsable malien sous couvert d’anonymat a indiqué que les assaillants ont donné l’assaut à un poste militaire à Tarkint, au nord de Gao, principale ville du nord du Mali.
Dans l’après-midi, l’armée avait annoncé que sa position de Tarkint avait fait l’objet d’une « attaque terroriste », terme utilisé par les autorités maliennes pour désigner les attaques des groupes djihadistes. Les corps des soldats tués ont été acheminés à Bourem, au sud de Tarkint, où un élu local s’exprimant également sous le couvert de l’anonymat en avait dénombré au moins 20.
Cette attaque est la plus meurtrière essuyée par l’armée malienne depuis quatre mois. Les opérations imputées aux djihadistes ont fait des dizaines de morts dans les rangs des forces de sécurité maliennes dans un contexte de grave détérioration sécuritaire à travers le Sahel.
C’est depuis 2012 que le Mali est confronté à des insurrection indépendantiste puis djihadiste ainsi qu’à des violences intercommunautaires qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Ces violences se sont propagées du nord du Mali, tombé sous le contrôle de groupes djihadistes en 2012 jusqu’au lancement en janvier 2013 d’une opération militaire à l’initiative de la France, au centre du pays et aux Burkina Faso et Niger voisins.
Devant la détérioration sécuritaire, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé en février avoir rompu avec la ligne directrice officiellement suivie jusqu’alors et de tenter de dialoguer avec certains djihadistes.