Le ministère public portugais a ordonné le gel des comptes bancaires détenus au Portugal par la milliardaire angolaise Isabel Dos Santos, accusée de détournements de fonds publics aux ramifications internationales, a annoncé mardi, un porte-parole du parquet portugais, précisant que ce gel a été ordonné dans le cadre de la demande de coopération judiciaire internationale adressée par les autorités angolaises. 

Après le gel fin décembre de ses avoirs dans son pays d’origine, la justice angolaise visant à obtenir le paiement à l’Etat d’un préjudice estimé à 1,1 milliard de dollars, le procureur général de la République angolaise Helder Pitta Gros s’était rendu fin janvier à Lisbonne pour solliciter l’aide du ministère public portugais. 

La justice angolaise avait mis la pression sur Lisbonne en précisant qu’elle soupçonnait la milliardaire angolaise d’avoir investi au Portugal des fonds détournés illégalement. 

En effet, le parquet angolais accuse Isabel Dos Santos, dirigeante milliardaire d’une kyrielle de sociétés, de fraude, de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, lorsqu’elle était à la tête du géant pétrolier Sonangol, sous la présidence de son père José Eduardo Dos Santos qui a duré entre 1979 et 2017. 

La fille de l’ex-président angolais a été mise en cause le 19 janvier par le Consortium international des journalistes d’investigation (BBC, New York Times et Le Monde) qui a conclu qu’elle avait «siphonné l’économie angolaise» et accumulé de manière frauduleuse une fortune estimée à 2,1 milliards de dollars. 

Depuis l’éclatement du scandale, Isabel Dos Santos, qui rejette les accusations portées à son encontre par ces médias et qui affirme qu’elle est la victime d’une chasse aux sorcières, a commencé à vendre les participations qu’elle et son entourage détenaient dans plusieurs sociétés portugaises à l’époque où le Portugal traversait une crise financière. 

La femme d’affaires angolaise âgée de 46 ans, a annoncé sa sortie de deux de ses importantes positions dans le pays, à savoir la banque Eurobic et le groupe énergétique Efacec.