En campagne électorale à Bologne, dans le nord-ouest de l’Italie, le leader de La Ligue (extrême droite) et ex-ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, s’est à nouveau illustré mardi soir, en sonnant au domicile d’une famille tunisienne pour demander à celle-ci si elle revendait de la drogue.
En toute vraisemblance, Matteo Salvini a bien choisi le moment de se distinguer en s’attaquant à des migrants, alors qu’une élection régionale aura lieu dimanche prochain en Italie.
«Bonsoir, des habitants nous ont dit une chose désagréable (à votre sujet). On nous a dit que c’est de chez vous que part une partie de la drogue qui est revendue dans le quartier. C’est vrai ou faux ? », telle est la question que cette personnalité politique, alors entouré de plusieurs caméras, a posée à l’interphone, raconte une habitante du même quartier.
Alors que son interlocuteur avait déjà écourté cet échange, le souverainiste a poursuivi son interrogatoire : «C’est un Tunisien ? C’est lequel qui revend de la drogue, le fils, le père ?».
Il n’en fallait pas plus pour mécontenter Moez Sinaoui, l’ambassadeur tunisien en Italie. Ce dernier a immédiatement exprimé sa consternation suite à «la conduite embarrassante» de l’ancien vice-président du Conseil des ministres italien, avant d’affirmer que c’est une «provocation sans aucun respect pour une habitation privée».
Indigné, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux, un organisme majeur de la société civile tunisienne, a proposé, pour sa part, dans un communiqué, d’apporter «un soutien légal à toute poursuite visant à obtenir justice » pour la famille tunisienne, auprès des tribunaux italiens ou de la Cour européenne des droits humains.
A en croire la presse locale, la famille tunisienne concernée envisage déjà de porter plainte contre Salvini.