Le socialiste espagnol Pedro Sanchez a été reconduit hier mardi à la tête du gouvernement après avoir remporté d’extrême justesse, un vote de confiance à la Chambre des députés qui met fin à huit mois de paralysie politique.
Pedro Sanchez a obtenu 167 votes favorables des députés tandis que 165 ont voté contre son investiture et 18 autres se sont abstenus. Au-delà des voix de Podemos et de plusieurs petits partis dont les nationalistes basques du PNV, Pedro Sanchez doit donc sa reconduction à l’abstention, arrachée après de longues négociations, des 13 députés du parti séparatiste catalan ERC (Gauche Républicaine de Catalogne).
Le socialiste doit prêter serment ce mercredi à 11h, en présence du roi Felipe VI, avant de pouvoir s’attaquer à la formation de son gouvernement de coalition inédit avec la gauche radicale de Podemos.
Ce sera la première fois, que cette formation héritière du mouvement des Indignés, va entrer au gouvernement. Des sources proches du parti socialiste ont indiqué que la présentation du futur gouvernement ne devrait pas intervenir avant le début de la semaine prochaine.
Mais le fait que Pedro Sanchez ait obtenu de justesse la confiance du parlement, laisse présager une législature compliquée pour le socialiste à la tête du premier exécutif de coalition dans le pays depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.
Le futur gouvernement devrait fortement pencher à gauche, au grand dam du patronat, avec une hausse de la fiscalité pour les plus riches et les grandes entreprises, l’abrogation partielle de la réforme controversée du marché du travail adoptée en 2012 par les conservateurs ou encore l’encadrement des loyers.
Dans un paysage politique complexe, notamment avec les tensions en Catalogne qui peuvent s’exacerber à nouveau, et le ralentissement économique, le futur gouvernement minoritaire, avec seulement 155 députés socialistes et Podemos, devra négocier d’arrache-pied le vote de tous ses projets de loi et en premier lieu la loi de finances.