Le président Recep tayyip Erdogan a annoncé dimanche sur la chaîne TV «CNN Turk», le début du déploiement de soldats turcs en Libye, après avoir obtenu la semaine dernière, le feu vert du parlement turc.
Recep Tayyip Erdogan a précisé que les militaires turcs, des officiers supérieurs, sont en train d’être déployés progressivement et que leur mission en Libye est la coordination au sein de la «force combattante» en soutien au gouvernement libyen d’Union Nationale (GNA).
Cette force combattante sera composée de «différentes unités» mais l’identité et l’origine de ceux qui les composeront n’ont pas été révélées. L’objectif officiel du déploiement des militaires turcs, a-t-il précisé, n’est pas de combattre, mais de «soutenir le gouvernement légitime et d’éviter une tragédie humanitaire».
A la suite de l’accord militaire conclu entre Ankara et Tripoli, les députés turcs ont voté jeudi dernier une motion permettant au président d’envoyer des militaires soutenir le GNA de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli, contre les forces de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, soutenu par les Emirats arabes unis, l’Egypte et l’Arabie Saoudite.
Cette décision du Parlement turc a suscité les critiques des Saoudiens, ainsi que la «grave inquiétude» de l’Union européenne et conduit le président américain Donald Trump à mettre en garde Ankara contre toute «interférence étrangère» en Libye.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lui aussi mis en garde contre les dangers de «tout soutien étranger aux parties en guerre» en Libye et une réunion à huis-clos du Conseil de sécurité sur la situation dans ce pays, doit se tenir ce lundi.
Elle sera la première occasion pour ses quinze membres de parler de l’accord controversé conclu fin novembre entre Tripoli et Ankara. L’Allemagne compte également organiser d’ici la fin du mois, une conférence internationale sur la crise libyenne à Berlin.