Des clandestins rescapés d’un naufrage remontant à fin 2013 réclament justice à l’Italie dans le cadre d’un procès qui s’est ouvert mardi à Rome, pour la comparution des deux commandants italiens, Leopoldo Manna et Luca Licciardi, respectivement responsables de la salle opérationnelle des gardes-côtes italiens et de celle de la marine militaire.
Ces deux responsables ont été mis en examen pour homicides involontaires suite à une plainte déposée par des rescapés du naufrage, dont fait partie un médecin syrien qui a perdu deux de ses enfants, dont son bébé de 9 mois, lors du naufrage de leur chalutier.
Le 11 octobre 2013 Mohammed Jammo, médecin syrien qui a fui Alep, à bord de l’embarcation qui avait fait naufrage en Méditerranée, avait contacte à maintes reprises les secours maritimes italiens basés à Rome, qui, à leur tour, le prient d’appeler leurs homologues maltais.
Finalement, le naufrage a lieu au milieu du canal de Sicile, faisant 268 morts sur les 480 personnes environ qui étaient dans ce chalutier, une centaine d’enfants périrent lors de ce drame.
Pourtant, Mohammed Jammo, qui voyageait accompagné de son épouse et de leurs trois enfants dont un bébé de 9 mois, avait communiqué à son interlocutrice italienne la position exacte de leur navire, à 61 miles nautiques au sud de Lampedusa et à 118 miles au sud-ouest de Malte.
Le patrouilleur italien Libra, qui se situait à une heure de navigation de là, a tardé à recevoir l’ordre de mettre le cap sur l’embarcation, les autorités italiennes considérant que celle-ci se trouvait dans la zone de recherches et de secours de la marine maltaise.
Des heures durant, l’Italie et Malte vont se renvoyer la balle et le navire finira par chavirer.