Le Premier ministre français Edouard Philippe a présenté hier mercredi son plan immigration qui comprend notamment des « quotas » de professionnels qualifiés d’un côté et se consacre à la lutte contre l’immigration irrégulière en durcissant l’accès aux soins de l’autre.
Selon ce plan, « des objectifs quantitatifs ou des quotas » sur l’immigration économique, par secteur d’activité et de « manière territorialisée », seront débattus chaque année au Parlement à partir de 2020. Ces quotas pour le recrutement de travailleurs étrangers ne devraient cependant pas être limitatifs.
Ces quotas ne concerneront évidemment pas les réfugiés et autres demandeurs d’asile. Le gouvernement a aussi confirmé l’objectif d’ici 2027 du « doublement du nombre d’étudiants », alors que, selon des documents budgétaires pour 2020, la France compte 325 000 étudiants étrangers.
En parallèle, le plan-immigration présenté hier prévoit de réduire de 12 à 6 mois la protection maladie pour les déboutés et les sans-papiers. Le gouvernement se dit également déterminé à lutter contre les fraudes à l’aide médicale de l’Etat (AME), qui bénéficie aux sans-papiers, ainsi que l’instauration d’une période de carence de trois mois pour l’accès aux soins des demandeurs d’asile.
De son côté, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a promis l’ouverture de trois nouveaux centres de rétention ainsi que 16 000 nouvelles places d’hébergement pour les réfugiés.
Si le Premier ministre français défend un juste équilibre poursuivi à travers ce plan immigration, ce dernier n’en est pas moins critiqué, jusque dans les rangs de la majorité. La ministre de la Justice Nicole Belloubet a émis des réserves sur les « quotas » d’immigration, estimant qu’à l’étranger, cela n’avait « pas marché » et que cela ne pouvait « pas être la seule réponse ».