La justice italienne a décidé lundi de juger un officier de la marine et un garde-côte pour homicide involontaire et non-assistance à personnes en danger, suite au naufrage d’une embarcation en 2013 au cours duquel plus de 260 migrants clandestins sont décédés ou disparus.
Cette affaire remonte au 11 octobre 2013 : le centre de coordination des garde-côtes italiens à Rome recevait un premier appel au secours à 12h39.
Ce coup de fil provenait d’une embarcation en détresse qui transportait à son bord environ 480 Syriens et Palestiniens, dont une centaine d’enfants. Ce jour-là, un médecin syrien dont les enfants de 6 ans et 9 mois sont morts, a multiplié, à la mi-journée, les appels aux garde-côtes italiens au moyen d’un téléphone satellitaire pour leur signaler que l’embarcation coulait mais en vain.
L’embarcation se trouvait dans la zone de recherches et de secours de Malte, mais était également à 60 milles de l’île italienne de Lampedusa et à moins de 45 minutes du patrouilleur italien Libra.
Ainsi, durant des heures, les autorités maltaises et italiennes se sont renvoyées la responsabilité de prendre en charge l’embarcation en détresse.
Finalement, vers 16h00, un avion de reconnaissance des forces armées maltaises l’a repérée, avant d’avertir le Libra, qui ne s’est immobilisé qu’à 18h00. En l’espace d’une heure, l’embarcation qui coulait, a chaviré faisant 26 morts et plus de 240 personnes portées disparues, dont une soixantaine d’enfants. Suite à ce drame, certains des survivants ont porté plainte.
Les Deux officiers italiens, Luca Licciardi (marine) et Leopoldo Manna (garde-côte), accusés d’avoir été indifférents à cette urgence, ont été mis en examen pour homicides involontaires. La justice italienne vient donc de décider d’ouvrir un procès pour les juger.