Des militants ont rapporté que la police russe a procédé hier jeudi à des dizaines de perquisitions à travers le pays visant des collaborateurs de l’opposant au Kremlin Alexeï Navalny, impliqué cet été dans un vaste mouvement de contestation électorale.
Leonid Volkov, chef de cabinet d’Alexeï Navalny, a affirmé sur son compte Facebook que plus de 150 fouilles et saisies de matériel ont touché les équipes de l’opposant numéro un au régime Vladimir Poutine, dans 39 villes de Russie, dont Vladivostok ou encore Saint-Pétersbourg. Ces perquisitions ont été opérées aussi bien dans les appartements des coordinateurs et les bureaux que dans les domiciles des collaborateurs et des bénévoles actifs.
Dénonçant un coup massif après la perquisition la semaine dernière par des policiers cagoulés des bureaux moscovites et le studio d’enregistrement de l’équipe de l’opposant et de cinq bureaux régionaux mardi dernier, Kira Iarmych, la porte-parole d’Alexeï Navalny, a qualifié ces nouvelles perquisitions d’acte d’intimidation et de vol visant à paralyser le travail de son organisation.
Ces perquisitions auraient été réalisées dans le cadre d’une enquête sur le blanchiment supposé de près de 14 millions d’euros par l’organisation anti-corruption d’Alexeï Navalny. Celle-ci est à l’origine de nombreuses enquêtes sur le train de vie fastueux et la corruption au sein de l’élite russe.
Cette affaire de blanchiment a été lancée début août, alors que Moscou étai secoué par des manifestations contre l’exclusion de candidats d’opposition à un scrutin local. Tous les candidats de l’équipe d’Alexeï Navalny avaient été exclus de ce scrutin à Moscou.
Ces perquisitions sont en réaction à une série de manifestations d’une ampleur inédite depuis 2012 et fermement réprimées par les autorités ainsi que l’appel de l’opposant à voter intelligemment en soutenant les candidats les mieux placés pour battre ceux du Kremlin, quel que soit leur bord politique, est à l’origine du revers cinglant des candidats pro-pouvoir à Moscou, où ils ont perdu près d’un tiers de leurs sièges par rapport à la précédente mandature.
Selon le journal The Bell, les interventions d’hier viseraient à empêcher le développement de l’organisation d’Alexeï Navalny en provinces, afin d’éviter des déconvenues électorales semblables à celle de dimanche à Moscou.