Les Emirats arabes unis ont confirmé avoir mené des raids aériens dans la ville yéménite d’Aden, affirmant avoir agi en «légitime défense» contre des «milices terroristes», alors que le gouvernement du Yémen les accuse d’avoir visé ses troupes à Aden.
Dans un communiqué publié dans la nuit de jeudi à vendredi, le ministère émirati des Affaires étrangères a indiqué que ces raids aériens ont été lancés pour répondre à la multiplication des attaques par les «milices terroristes» au Yémen contre les forces de la coalition et les civils.
Mais le gouvernement yéménite a accusé hier jeudi les Emirats d’avoir mené des frappes contre ses troupes à Aden, en soutien aux séparatistes qui ont dit avoir pris le contrôle de cette grande ville du sud du pays.
Les Emirats arabes unis ont lancé depuis mercredi soir, une dizaine de frapps aériennes contre les villes d’Aden et d’Abyan. Selon un tweet du ministre de l’information yéménite, Mouammar Al-Iryani, les frappes ont fait 40 morts parmi les militaires et les civils et 70 blessés.
Les Emirats arabes unis sont engagés dans le conflit au Yémen et sont l’un des piliers de la coalition militaire arabe placée sous commandement de l’Arabie saoudite. Cette alliance intervient depuis 2015 au Yémen pour aider le pouvoir face aux rebelles Houthis, perçus comme des alliés de l’Iran, grand rival régional de Ryad, et qui s’étaient emparés de vastes pans du territoire, y compris la capitale Sanaa.
Un nouveau front s’est ouvert début août avec des affrontements à Aden entre séparatistes et forces gouvernementales, qui combattaient pourtant ensemble auparavant les Houthis.
La ville d’Aden avait été conquise une première fois le 10 août par les séparatistes après des combats meurtriers contre les Houthistes, avant de reprendre le contrôle hier jeudi, suite à des affrontements avec les forces gouvernementales qui s’étaient emparées de cette deuxième grande ville du Yémen.
En dépit de leur alliance stratégique contre les rebelles houthistes, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite soutiennent des camps opposés dans le sud du Yémen, avec Abou Dhabi qui appuie les séparatistes tandis que Ryad soutient le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi.