La justice sud-africaine a décidé mercredi d’interdire le déploiement en public du drapeau de l’époque de l’apartheid, un geste qui sera désormais assimilé à une «incitation à la haine» à l’égard de la communauté noire.
L’ex-drapeau sud-africain, officiellement arboré de 1928 à 1994, était fait de trois bandes horizontales orange, blanche et bleue, avec, au centre, les emblèmes nationaux de la Grande-Bretagne, de l’ex-république du Transvaal et de l’ancien Etat libre d’Orange.
Il symbolisait originellement l’union des communautés blanches afrikaner et anglophones, mais avait fini par être associé à l’apartheid, instauré en 1948.
De nos jours, certains Sud-Africains blancs brandissent ce drapeau lors de manifestations. En avril dernier, la Fondation Nelson Mandela (NMF) et la Commission sud-africaine des droits de l’homme (SAHRC) ont porté plainte dans le but de le faire interdire définitivement, suite à une protestation en octobre 2017 de fermiers blancs dénonçant l’assassinat des leurs, lors de laquelle ce drapeau avait été brandi.
En réponse, la justice sud-africaine a interdit mercredi de déployer en public l’ancien drapeau sud-africain. De l’avis du juge Phineas Mojapelo, de la Haute-Cour de Johannesburg, il est «raciste et discriminatoire» d’arborer cet étendard. Toutefois, ce magistrat a laissé ouverte la possibilité de le faire pour des raisons artistiques ou éducationnelles.
Ceux qui agitent ce drapeau en public «veulent rappeler aux Noirs l’oppression, l’humiliation, la déshumanisation dont ils se sont libérés et qu’ils ne veulent pas revivre», a soutenu ce juge.