Pas moins de 42 civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés dans un raid aérien ayant ciblé dimanche soir un bâtiment officiel de la ville de Morzouk, dans le sud de la Libye, a révélé un responsable local.
Le gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli, accuse les forces du maréchal Khalifa Haftar d’être les auteurs de cette frappe aérienne.
Le raid aérien a ciblé «un bâtiment gouvernemental où étaient réunies plus de 200 personnes, des notables et doyens de la ville, pour régler des différends sociaux», a indiqué le responsable local, faisant état de 42 morts et plus de 60 blessés, dont 30 dans un état grave.
Aves ses 50.000 habitants majoritairement de la communauté touboue et sa forteresse construite il y a plus de sept siècles, Morzouk est une oasis du sud-ouest de la Libye située à près de 900 kilomètres au sud de Tripoli.
La ville fait partie des conquêtes lancée depuis le début de l’année par l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par le maréchal Haftar, pour éliminer, selon elle, les «groupes terroristes et criminels». Cette offensive militaire lui avait permis au passage de prendre le contrôle d’importants champs pétroliers.
Mais dans cette région marquée depuis 2011 par des conflits sanglants entre les communautés touboue, touaregs et des tribus arabes, une partie des habitants de Morzouk était hostile à l’opération de l’ANL, redoutant des actes de vengeance de leurs rivaux arabes ayant pour la plupart rallié l’ANL. Certains membres de la communauté touboue avaient même dénoncé une tentative de «nettoyage ethnique».
Le raid de ce dimanche a eu lieu alors que des combats sont toujours en cours entre les forces du GNA et l’ANL, qui a lancé une offensive le 4 avril pour conquérir Tripoli. Après quatre mois d’affrontements, les forces de Haftar stagnent aux abords de la capitale, freinées par les forces loyales au GNA.