Plus de 80 migrants partis de Libye ont fait naufrage au large de la Tunisie, a indiqué jeudi un responsable de l’Organisation internationale des migrations (OIM), qui a pu rencontrer l’un des trois rescapés dans le sud de la Tunisie.
Ce rescapé, un Malien d’une vingtaine d’années, a indiqué que leur bateau était parti de Libye pour l’Italie avec 86 passagers avait fait naufrage lundi, et qu’il avait été sauvé in extremis mercredi, a précisé Wajdi Ben Mhamed, responsable de l’OIM pour le sud de la Tunisie.
Quatre survivants, trois Maliens et un Ivoirien, ont été secourus par la Garde nationale maritime, alertée par des pêcheurs, avait auparavant indiqué à la presse Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale, sans toutefois fournir d’autres précisions.
L’Ivoirien secouru est décédé jeudi à l’hôpital et un des Maliens est toujours hospitalisé en réanimation, ont précisé à la presse le Croissant-Rouge et un responsable local de la Garde nationale maritime.
Ces dernières semaines, des dizaines de candidats à l’exil tentant de rallier l’Italie depuis l’ouest de la Libye ont été secourus au large de la Tunisie.
Malgré une instabilité persistante, la Libye reste un important pays de transit pour les migrants fuyant les conflits et l’instabilité dans d’autres régions d’Afrique et du Moyen-Orient.
Près de 40 migrants ont été tués mercredi dans une frappe aérienne contre leur centre de détention dans la banlieue de Tripoli en Libye, attribuée aux forces du maréchal Khalifa Haftar qui mènent depuis trois mois une offensive sur la capitale.
La mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul) a maintes fois exprimé son inquiétude sur le sort d’environ 3.500 migrants et réfugiés « en danger dans des centres de détention situés près de zones d’affrontements ».
Les deux camps en conflit, le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale et les forces pro-Haftar de l’homme fort de l’est libyen qui s’accusent mutuellement parlent d’attaque «préméditée » et «précise» contre le centre de migrants ou encore de « un crime odieux ».