Le navire de l’ONG allemande Sea-Watch 3 était toujours à l’arrêt hier jeudi en face du port de l’île de Lampedusa avec 42 migrants à bord, après avoir forcé la veille le blocus italien en entrant dans les eaux maritimes de la botte.
Le bras de fer se poursuit entre le navire et le gouvernement italien qui lui interdit de débarquer la quarantaine de migrants secourus en mer Méditerranée.
La capitaine allemande du navire humanitaire Sea-Watch, Carola Rackete, 31 ans, avait forcé mercredi le blocus des eaux territoriales, alors que le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini s’oppose fermement à tout débarquement des migrants sur le sol de son pays, à moins qu’ils ne soient immédiatement transférés aux pays-Bas, pays dont le navire bat pavillon, ou en Allemagne, pays de l’ONG Sea-Watch.
A Bruxelles, le commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos, a affirmé que plusieurs pays européens étaient prêts à participer à une répartition de ces migrants mais qu’une solution ne serait possible « qu’une fois les personnes débarquées ».
Cela fait 14 jours que 42 migrants sont bloqués à bord du navire. L’odysée du Sea Watch 3 débute le 12 juin dernier quand le navire, alerté par une patrouille aérienne, a secouru 53 personnes en perdition sur un Zodiac dans les eaux internationales. L’Italie n’a autorisé que le débarquement de 11 personnes jugées vulnérables, dont des enfants et une femme enceinte.
Les responsables du Sea-Watch 3 ont beau assurer avoir appliqué le droit maritime et international, ils n’en risquent pas moins désormais des poursuites pour aide à l’immigration clandestine, ainsi que la saisie du bateau et une amende de 50 000 euros, conformément au récent « décret sécurité bis » de Matteo Salvini.