Les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) se sont rendues dans les centres de détention de Zintan et Gharyan, situés dans la région montagneuse de Djebel Nafusa située au sud de Tripoli. Depuis septembre dernier, au moins 22 personnes y ont trouvé la mort suite à des maladies, probablement de la tuberculose. C’est donc une situation sanitaire catastrophique qu’a constaté MSF sur place.
Durant des mois, ou des années dans certains cas, des centaines de personnes nécessitant une protection internationale et enregistrées comme réfugié ou demandeur d’asile auprès du Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR) ont été délaissées dans ces centres, quasiment sans aide. Depuis septembre dernier, deux à trois personnes en moyenne décèdent chaque mois.
Lors de la première visite de MSF le mois dernier, près de 900 personnes étaient détenues à Zintan, parmi lesquelles 700 dans un hangar bondé, équipé de quatre toilettes fonctionnant à peine, avec accès irrégulier à de l’eau non potable et sans douche. « C’était une catastrophe sanitaire. Une épidémie de tuberculose faisait probablement rage depuis des mois dans ces locaux », a déclaré le chef de mission de MSF en Libye, Julien Raickman.
Entre le 25 mai et le 19 juin, MSF a effectué 16 références médicales vers des structures de santé secondaire. Cet organisme travaille à présent à réparer l’approvisionnement en eau et à mettre en place des activités médicales et humanitaires suite à l’accès au centre de Zintan lui octroyé par l’agence libyenne en charge de l’immigration (DCIM).