Le procès des 12 leaders séparatistes catalans accusés entre autres, d’avoir enfreint aux lois espagnoles et d’avoir organisé un référendum d’autodétermination le 1er octobre 2017, s’est achevé hier mercredi à Madrid et le verdict serait attendu en novembre prochain, alors que les accusés risquent de lourdes peines carcérales.
Ce procès-fleuve, très suivi par les Espagnols, a commencé le 12 février et sa dernière journée est déroulée sous de fortes mesures de sécurité.
A Barcelone, une association indépendantiste a installé un écran géant sous l’Arc de Triomphe de la ville, devant lequel des centaines d’indépendantistes catalans se sont réunis pour suivre en direct la retransmission du dernier jour de l’audience.
Les sept magistrats chargés de juger l’affaire doivent délibérer et le jugement est attendu pour l’automne, mais les accusés ont déjà prévu de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme.
Placées en détention préventive depuis novembre dernier, ces douze accusés sont des anciens ministres régionaux du gouvernement catalan séparatiste, des membres la présidente du Parlement et des leaders associatifs.
Les mis en cause catalan, dont Dolors Massa, ministre régional de l’Education et des Affaires sociales à l’époque des faits en octobre 2017, ou encore Josep Rull, lui aussi un ancien ministre, ont tous clamé leur innocence, affirmant avoir agi «dans l’intérêt du peuple catalan et pour des raisons démocratiques».
Oriol Junqueras, en détention préventive depuis près d’un an, a poursuivi son combat politique depuis le tribunal et la prison, réussissant à être réélu fin mai aux Parlement espagnol et européen.
Ancien vice-président, il fait figure de principal accusé en l’absence de l’ancien président régional, Carles Puigdemont, qui s’est réfugié en Belgique où il échappe aux poursuites judiciaires de son pays. Il encourt jusqu’à 25 ans de prison pour rébellion et détournement de fonds publics.
Les douze prévenus sont jugés pour avoir organisé, le 1er octobre 2017, un référendum d’autodétermination, interdit par la justice, suivi le 27 du même mois par la proclamation d’une république indépendante par le parlement catalan.
Plus d’un an et demi après la tentative de sécession des séparatistes catalans, ce sont toujours les indépendantistes qui gouvernent en Catalogne et la question catalane reste centrale dans les débats politiques qui agitent l’Espagne.