Les Algériens sont plongés dans le doute et partagent les sentiments de joie et d’inquiétude, après l’annonce ce lundi, par le président Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat, et de reporter la date du scrutin présidentiel initialement prévu pour le 18 avril 2019.
Dans une lettre lue à la nation ce lundi, le président Algérien dit comprendre «les motivations des nombreux compatriotes (…) tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays».
Ainsi, a-t-il décidé qu’«il n’y aura pas de cinquième mandat, il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux».
Le président octogénaire, diminué par un AVC depuis 2013, a également décidé de reporter l’élection présidentielle d’avril prochain, à une date pour le moment inconnue.
Ce report, soutient Bouteflika, «vient donc pour apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d’ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique».
Une nouvelle date sera décidée par une Conférence Nationale qu’entend organiser le président Bouteflika, en vue d’opérer des «réformes profondes» pour l’Algérie.
La nouvelle a été reçue avec satisfaction en Algérie, mais nombreux sont les Algériens qui appellent à la prudence. En effet, les observateurs craignent que si Abdelaziz Bouteflika renonce à un cinquième mandat ne veut pas forcément dire qu’il renonce au pouvoir, et pendant que l’Algérie va attendre les prochaines élections, son 4ème mandat va se poursuivre.