Après cinq ans d’instruction, le procès de Rodrigo Rato, ancien président de la banque espagnole Bankia mais aussi du Fonds monétaire international de 2004 à 2007, a commencé lundi dernier. L’accusé est soupçonné par la justice de falsification de bilan comptable et d’escroquerie au préjudice des investisseurs. Il risque cinq ans de prison.
La justice s’est rendue compte quelques mois seulement après l’entrée en bourse en juillet 2011 de la banque espagnole Bankia, que celle-ci avait perdu la même année trois milliards d’euros. Les 300 000 actionnaires, avec un ticket minimum de 1 000 euros, avaient été floués par la présentation de chiffres falsifiés présentant un établissement en bonne santé.
Le procès de Rodrigo Rato y Figerado, patron de Bankia entre 2010 et 2012 qui a également été vice-président du gouvernement espagnol et ministre de l’Economie (1996 à 2004), repose donc sur le chef d’accusation de falsification de bilan comptable et d’escroquerie au préjudice des investisseurs, et devrait durer jusqu’en juin 2019. Il comparaît avec trente-cinq personnes et sociétés dont Bankia, sa maison-mère BFA et le cabinet d’audit Deloitte.
Incarcéré depuis novembre 2007, Rodrigo Rato a déjà été condamné à quatre ans et demi de prison en février 2017 pour détournement, avec soixante-cinq autres dirigeants et membres du conseil d’administration, de plus de 12 millions d’euros entre 2003 et 2012 alors qu’il présidait les banques Caja madrid puis Bankia.
Bankia a été créée en 2011, de la fusion de sept caisses d’épargne espagnoles. Elle a bénéficié en avril 2011 d’un plan de restructuration, et sauvée in extremis de la faillite par une nationalisation grâce à une aide d’Etat de 22 milliards d’euros puis un prêt de 41.3 milliards d’euros consenti par l’Union européenne pour éviter la débâcle de l’ensemble du secteur bancaire du pays. L’Etat espagnol détient toujours 61% de Bankia qui devrait être prochainement reprivatisée.