Le ministère français des Affaires étrangères a publié hier jeudi un communiqué annonçant que 18 saoudiens, dont plusieurs membres de la garde royale, sont désormais interdits d’accès au territoire français ainsi qu’à tout l’espace Schengen suite à leur implication présumée dans le meurtre du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi.
Le Quai d’Orsay a précisé que ces sanctions pourraient être revues ou étendues en fonction de l’avancée des investigations en cours. La France emboîte ainsi le pas aux Etats-Unis qui ont annoncé la semaine dernière, des sanctions financières à l’encontre de 17 responsables saoudiens présumés auteurs de l’assassinat en Turquie, du journaliste Jamal Khashoggi et à l’Allemagne qui a annoncé lundi, l’interdiction d’entrée dans son territoire pour 18 ressortissants saoudiens impliqués dans cette affaire.
Mais contrairement à l’Allemagne, la France n’a pas imposé d’embargo sur les ventes d’armes à l’Arabie saoudite, un des principaux clients de la France en matière d’armement, disant vouloir à l’instar des Etats-Unis, séparer le volet commercial de sa relation avec l’Arabie saoudite de celui qui a trait aux relations diplomatiques.
L’on ignore pour l’heure si les personnes sanctionnées par les Etats-Unis, l’Allemagne et la France sont les mêmes, mais il s’agirait selon toute vraisemblance des quinze membres de l’équipe saoudienne qui s’était rendue au consulat d’Istanbul ainsi que de trois personnes soupçonnées d’avoir orchestré l’assassinat du journaliste le 2 octobre dans les locaux de la représentation saoudienne.
Mais alors que plusieurs médias américains affirment que la CIA n’a plus de doute sur sa responsabilité dans ce meurtre, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane n’est pas inquiété et sera présent au sommet du G20 qui se tient en Argentine à la fin de ce mois, son premier déplacement à l’étranger depuis l’éclatement de cette affaire.