Le président chinois Xi Jinping a achevé hier mercredi, une visite de deux jours dans l’archipel des philippines, une visite qui a suscité une vive protestation au sein de la population de l’archipel.
Le président philippin Rodrigo Duterte comptait sur cette visite officielle, la première d’un président chinois en 13 ans, pour forger une alliance puissante et des liens plus étroits avec la Chine.
Pékin a promis à Manille 24 milliards de dollars en prêts et en investissements mais seule une infime partie de cet argent est effectivement arrivée dans l’archipel.
Malgré cela, ce rapprochement est loin de faire l’unanimité au sein de la population de l’archipel. Selon les résultats d’un sondage rendu public la veille de l’arrivée de Xi Jinping, 84% des 105 millions de Philippins «estiment qu’il n’est pas normal que Manille laisse Pékin construire et consolider des avants-postes militaires sur les territoires contestés sans agir».
Longtemps considérés comme étant de proches alliés de Washington dans la région Asie-Pacifique, les Philippines, depuis 2016 et l’élection du président Duterte, ont changé de stratégie pour se rapprocher davantage du grand voisin chinois.
Rodrigo Duterte jugeait que les Philippines, colonie américaine jusqu’en 2016, avaient peu bénéficié de leur alliance avec les Etats-Unis, et reprochait en même au président américain de l’époque Barack Obama ses critiques contre sa campagne de répression antidrogue qui a fait des milliers de victimes.
En se détournant des Etats-Unis, Rodrigo Duterte a également pris le contrepied de son prédecesseur Benino Aquino en choissant en même temps d’ignorer un jugement de la Cour permanente d’arbitrage de la Haye déclarant illégales les revendications de Pékin sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.
En plus des Philippines, plusieurs autres pays du Sud-Est asiatique ont des prétentions sur cette mer réputée riche en hydrocarbures et par où transitent 4,5 milliards d’euros de fret annuel.